Le vent nous portera ⇝ Alizée

Ta mère se plaisait à te faire croire que tu étais arrivée emmaillotée dans un baluchon, transportée par un Békipan, et que ta soeur s'était développée dans une fleur, et puis ta maman était pépiniériste, elle s'y connaissait en pokémons plantes, et puis ton papa était ornithologue, tous les éléments étaient réunis pour que tu y crois fermement. Même si des années plus tard, tu avais bien vu le ventre de ta mère s'arrondir, tu n'avais pas nié tout ça en bloc, et tu conservais un amour irréversible pour le type vol, tu répétais à tue-tête qu'un jour, tu t'envolerais aussi haut qu'eux, et que tu ferais le tour du monde à tire d'ailes. Oh, tes parents n'étaient pas idiots, et ils t'ont poussé de l'avant. Sportive, tu avais sans cesse la bougeotte, tu rêvais de voir la région d'Hoenn, et tu passais de plus en plus de temps dehors, accrochée à la cime des arbres. Ton père finit donc par te confier un adorable Tylton tout aussi foufou que toi, histoire de te protéger. Vous bâtites un lien étroit, surtout lorsque tu tombât d'un arbre et qu'il te sauva de justesse. Mais après cet incident, plus rien ne fut pareil. Dès que tu faisais mine de vouloir grimper quelque chose, un malaise te prenait, et à quelques mètres du sol, tu tremblais comme une feuille, le monde tanguait, flou. Tu n'eus guère de mal à comprendre : là où autrefois tu montais au plus haut de la cime des arbres, désormais tu avais le vertige. Ah, plutôt crever que l'avouer, tu étais bien trop fière pour ça. Si tes parents eurent vite compris, ils virent aussi que tu étais déterminée à le combattre, quitte à vomir tes tripes. Et ils étaient fiers de toi, fière de ta petite équipe, tu étais comme un modèle pour Mia, ta petite soeur. Mia qui semblait vouloir suivre une autre voie, Mia qui peinturlurait absolument tout ce qu'elle voyait. Tu lui fis cadeau de toiles, de gouache, et la voilà lancée dans sa carrière d'artiste. Suite à ça, tu décidas d'enfin quitter Cimetronelle, dont tu connaissais le moindre recoin, et tu y étouffais. Accompagnée de Tourbillon, ton Tylton, tu t'élanças à l'assaut des arènes et des badges, les collectionnant fièrement. Ton équipe s'agrandit, se compléta, et partout où tu allais on disait de toi que tu étais une excellente dresseuse, qui méritait un titre. C'est là que tu décidais que tu serais championne, et tu fis tout pour y parvenir.

C'est suite à ça que tu rencontrais Roxanne à Vergazon. Vous devinrent vite meilleures amies, partageant toutes deux un grand amour du type Vol, bien que tu te prennes un peu pour la cheffe. Néanmoins Roxanne t'y apprit la langue des signes, chose utile pour des chorégraphies aériennes ! Tu y initias alors aussi tes pokémons, tu montrais tes premiers essais à Roxanne... Jusqu'à ce que cette dernière t'avoue avoir des sentiments pour toi. T'as du flipper, pas osé lui mettre un râteau, alors naïvement tu fis bien pire, tu la blessas en partant précipitamment de Vergazon. Tu n'osas plus y remettre les pieds, et croisait bien fort les doigts pour qu'elle ne pointe pas son nez à Cimetronelle, des années plus tard, tu avais trop honte. Alors tu poursuivis ton voyage à travers Hoenn, et c'est là que tu rencontrais Pierre. Pierre Rochard, le maître de la ligue. Il te fascinait, il semblait tout connaître sur tout, surtout avec la société dont il héritait, Devon, et qui créait pleins de matériels high techs impressionnants. En tous cas, il te poussait de l'avant, vers ton rêve, vers lui en somme. Car il était l'ultime obstacle à abattre pour avoir le droit de devenir championne, et depuis le départ, tu le savais. Vol contre Acier et Roche, c'était inutile, c'était brasser de l'air. Et pourtant tu gagnas au bout de la deuxième tentative. Tu ne sus pas trop comment, à part une idée qui germa : il t'avait vraiment laissé gagner. Tu n'eus pas trop la possibilité de lui poser la question que tu étais déjà de retour chez toi, à Cimetronelle, et que tu avais installé l'arène, attendant des challengers de pied ferme. Tu en as vu passer, tu as perdu quelques fois, tu défendais avec ardeur ton badge, et si quand tu perdais tu semblais accepter ta défaite, juste après tes pokémons et toi travailliez encore plus dur. Ca t'a occupé quelques années, et puis finalement tu tirais un peu la gueule, tu t'ennuyais, il n'y avait plus autant de monde qui venait te défier. Alors tu mis la clé sous la porte, tu confias ton équipe à tes parents : ils veilleront chacun les un sur les autres, et sans trop de remords ni de chagrin. Tu n'emportas avec toi que ton petit bébé, le dernier de la troupe : Cyclone, un Cryptéro dont tu étais tombée amoureuse, surtout avec ses couleurs bariolées. Oh, même s'il était timide il te suivrais au bout du monde, comme Tourbillon, et tu repris la route, mais cette fois tu t'embarquas sur un bateau. Changeons de région, découvrons de nouveaux pokémons !

Cette île semblait être une providence. Une maudite providence. Tu avais commencé à y prendre goût, tu t'étais installé, et tu avais repris tes travaux de pokédex en la parcourant à droite à gauche, jusqu'à même rencontrer Pierre. Alors ça, t'avais eu l'aubaine, alors t'as foncé, et tu l'as eu, ce maître de ligue au visage rêveur, avec ses boucles dans lesquelles tu ne te lassais pas de passer les doigts, désormais. Vous êtes liés comme le bec à un canard, et tu n'es pas prête de le lâcher. C'est d'ailleurs lui qui t'as confié la deuxième bestiole à plume qui vint agrandir ton équipe et offrir une joyeuse compagnie turbulente à Cyclone. Carole la goélise était même chromatique, et il fallait bien au moins que tu t'offres à Pierre pour payer un cadeau pareil. Depuis vous vous étiez vu régulièrement, alors que l'hiver s'avançait autant sur le printemps. Mais tu ne t'en étais pas soucié, et un Brutalibré et un Arkéapti avaient désormais rejoint ton équipe. Dans des balls restaient au chaud cette famille d'étourmi, un airmure, un vostourno, un furaiglon, et tu attendais de trouver une volière sympathique pour élever ce petit monde. Tu n'en auras pas eu le temps. Le froid avait atteint toute l'île, et tu ne savais pas si ç'avait provoqué ce raz de marée, néanmoins il était là. Tu échouas sur une autre île, une région, Lazuli, et il n'y avait plus qu'à espérer qu'elle ne connaisse pas le même sort que cette autre île. Enfin, tu décidas d'emménager avec Pierre, vous vous mites d'accord sur Cobalt City, et il ne vous fut pas plus difficile que ça de vous installer. Tu aimais l'aventure, mais là actuellement, tu voulais juste un peu de calme. Bienvenue à Lazuli.